Cartes de l'année 1916
Publié le 15 Mai 2015
Aux armées, le 4 mars 1916
" notre tour de partir est arrivé "
Aux armées, le 4 / 3 / 16
Biens chers parents
Je suis en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve de même.
Chers parents nous sommes toujours un peu à l’arrière des 1ères lignes et nous sommes alertés, probablement qu’au moment où vous recevrez ma carte nous serons plus au même endroit, Maintenant il faut avoir son sac fait presque jours et nuits, enfin nous avons pris un bon repos et maintenant notre tour de partir est arrivé, enfin j’espère que où nous irons ça ne seras pas trop mauvais. Je termine chers parents en vous embrassant de tout mon cœur.
Votre fils qui vous aime
Joseph
Aux armées 22 mars 1916
Aux armées le 22 / 3 / 1916
Biens chers parents
Voilà 3 jours que je ne vous ai pas écrit, car nous venons de faire ce que j’avais encore jamais fait, nous venons de faire 130 kilomètres en 4 jours,
avant-hier nous avons fait 50 kilomètres,
aujourd’hui on en a fait 20 aussi nous sommes arrivés de bonne heure et j’en profite pour vous écrire.
Chers parents, je suis en bonne santé j’ai un peu mal au pieds mais c’est tout. Chers parents vous vous ….(.pas déchiffrable )
Joseph
La Maquinière 23 mars 1916
Maquinière le 23 Mars 1916
Bien cher Enfant et cher frère,
Nous avons reçu 2 cartes hier, l’une dont tu souhaitais la fête à mon père
et l’autre à Camille
et
Marie
Aux armées, 24 mars 1916
" Chers parents j’ai toujours confiance que Dieu me gardera ... "
Aux armées, le 24 / 3 / 16
Biens chers parents
J’ai reçu, hier, la lettre et le mandat que vous m’avez envoyés je vous remercie de tout cœur, je ne sais pas si je vais pouvoir le toucher tout de suite car on s’attend à monter aux tranchées d’un jour à l’autre, enfin si on reste seulement 3 jours ici je le toucherai avant de partir.
Chers parents vous me dites qu’il fait beau temps chez nous, il a fait beau temps durant une dizaine de jours, mais hier le temps a changé et il tombe de l’eau. vous me dites aussi que vous avez fini de sarcler, le dernier fait sera sans doute le meilleur.
Chers parents je ne sais pas encore si le secteur que nous allons aller est dangereux et je ne sais même pas si nous resterons longtemps là.
Enfin nous sommes à 11 ou 12 km de marche.
Chers parents j’ai toujours confiance que Dieu me gardera toujours et que je retournerai sain et sauf au milieu de vous. Je termine en vous embrassant de tout mon cœur.
Joseph
Aux armées le 27 / 3 / 16
Aux armées le 27 / 3 / 16
Cher frère
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte te trouve ainsi. Cher Elie,
il me semble que tu dois dire que je ne pense plus à toi et que je veux pas t’envoyer de bague. Mais-ci, mais seulement je n’en ai pas pour le moment car maintenant il s’en fait presque plus, enfin je fais mon possible et je tâcherai de t’en trouver une ainsi qu’à tous.
Je termine cher Elie en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère Joseph Renaud
30 mars 1916
" nous sommes à faire des tranchées "
Prouilly le 30 / 3 /16
Cher frère
Je suis en bonne santé pour le moment et je désire que ma carte te trouve ainsi.
Cher Pierre, Camille me disait avant-hier que vous étiez à finir de tailler la vigne, bientôt vous allez commencer à la déchausser, je te dirai que je voudrais bien être avec vous, je travaillerai pas plus dur que je fais et je mangerai toujours mon content, car nous sommes à faire des tranchées dans de la terre qu’il y a pas moyen de travailler, jamais je n’en avais vu de pareille, c’est une espèce de terre glaise qui ne veut pas laisser la pelle, nous sommes obligés de piocher avec le pic et de jeter la terre avec les mains, on disait aujourd’hui que si on était chez soi on voudrait pas faire ce travaille pour 10 cts par jour et on le fait pour rien.
Enfin ça vaut mieux que d’être en 1ère ligne malgré que nous pouvons être bombardé. Nous travaillons six heures par jour et nous avons sept kilomètres pour y aller ce qui fait 14 par jours. Le matin nous partons à 6 heures.
Je termine en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère
Joseph
Aux armées le 3 avril 1916
" il faut espérer que le nombre de morts n’augmentera pas "
Aux armées le 3 / 4 / 16
Chère Marie
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte te trouve ainsi. Chère sœur j’ai reçu la lettre où tu me dis que vous avez tout vendu vos patates vous en avez fait pour bien de l’argent. Tu me dis aussi que Armand Cantin a été blessé et que d’autres sont disparus et prisonniers, il faut espérer que le nombre de morts n’augmentera pas.
Pour moi chère Marie je suis toujours un peu à l’arrière mais je crois que ça ne durera pas longtemps, car nous sommes tous les jours sur le qui-vive prêts à partir au moindre signal enfin j’ai toujours confiance que Dieu me préservera et me gardera.
Je termine chère Marie en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère Joseph
Aux armées le 15 avril 1916
" Je vais de mieux en mieux "
Aux armées, le 15 / 4 / 16
Cher frère
Je vais de mieux en mieux, maintenant je n’en ai plus pour longtemps avant de pouvoir reprendre mon service, je commence à manger un peu de pain et ma figure n’est presque plus enflée.
Cher Jean, j’espère que tu es toujours en bonne santé, je termine en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère qui t’aime
Joseph
Aux armées le 16 avril 1916
" Chère mère "
Aux armées le 16 / 4 / 16
Chère mère
Je viens de recevoir une carte où Marie me dit que vous êtes malade, que vous avez la grippe, j’espère bien que ça ne sera pas grand chose et que vous serez vite guérie, pour moi,
chère mère je vais beaucoup mieux, je peux même dire que je suis guéri je commence à manger du pain et dans 2 ou 3 jours je serais comme à mon habitude. ces jours-ci j’ai acheter des œufs que je faisais cuire sur plat et que je mangeais avec un peu de mie de pain, mais les œufs sont chers il faut les payer 4 sous pièce. Je vous dirai chère mère que mon argent diminue, vous pourrez m’en envoyer un peu pour passer mes fêtes de Pâques, ces temps ci j’en ai dépensé plus que d’habitude. ". Chère mère ce matin j’ai pu aller à la Messe, elle était commencée mais j’étais à la visite et je n’ai pu être rendu plus vite, et maintenant j’arrive des vêpres.
Je termine chère mère en vous embrassant de tout mon cœur et en vous souhaitant une meilleure santé. Votre fils qui vous aime
Joseph
- Je met un petit bout de rameau dans l’enveloppe.
Aux armées le 23 / 4 / 16
" je serais plus heureux à passer ma fête de Pâques chez nous "
Aux armées le 23 / 4 / 16
Cher Donatien
Je t’écris deux mots pour te dire que je suis en bonne santé et je désir que ma carte te trouve ainsi.
Cher frère ce matin j’ai été a confesse et a la communion ainsi qu’à la Messe et maintenant j’arrive des Vêpres. Cher frère je serais plus heureux a passer ma fête de Pâques chez nous qu’ici, quand serai-ce rien que pour manger quelques choses de bon, car je puis te dire que nous avons eu un triste repas ce matin des patates bouillies et du singe, enfin il faut espérer que l’année prochaine je serais avec toi.
Ton frère qui t’embrasse
Joseph
Aux armées le 3 mai 16
" Vous me demandez si j’ai besoin de quelques choses "
" j’ai la joie d’être avec mon tonton Jean-Marie "
Aux armées le 3 / 5 / 1916
Biens chers parents
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi. Chers parents j’ai reçu le colis que vous m’avez envoyé je vous en remercie. Vous me demandez si j’ai besoin de quelques choses, vous pourrez m’envoyer un peu d’alcool de menthe et une paire de chaussettes mais pas des grosses car il fait chaud. Chers parents la lettre avec le billet de 5 cts que vous m’avez envoyé va probablement se trouver perdu, je ne sais pas qu’est-ce que cela veut dire, il y en a qui reçoive toute leur argent comme ça et jamais leur lettre se perde. Je puis vous dire que l’argent de mon mandat sera vite parti comme il y a que du vin, pas de bière ni cidre à acheter on est obligé d’acheter du vin. Et comme je crois que nous serons pas longtemps là vous pourrez m’en envoyer dans quelques jours. Si vous m’envoyez des billets mettez-les dans des lettres recommander.
Je termine chers parents en vous embrassant de tout mon cœur,
Votre fils Joseph
" Voilà 2 ou 3 jours que j’ai la joie d’être avec mon tonton Jean-Marie "
Aux armées le 12 / 5 / 16
Biens chers parents
Voilà 2 ou 3 jours que j’ai la joie d’être avec mon tonton Jean-Marie et aujourd’hui je suis avec Alphonse Pouillas et Emile Blanchard, j’ai vu aussi clément Perrodeau, ils reviennent tous des tranchées et ils sont en bonne santé, alors vous pensez que je suis content, c’est malheureux qu’il y a pas moyen de trouver du vin car on aurait bu un bon coup.
Chers parents, je suis en bonne santé et je souhaite que la présente vous trouve de même. Je termine en vous embrassant bien fort.
Votre fils
Joseph
B
St DIZIER : Le 15 juin 1916 - Retour de permission
" Je vais être équipé aujourd’hui et je partirai ce soir ou demain rejoindre mon régiment qui se trouve parti du côté de l’Alsace "
St Dizier le 15 / 6 / 16
Biens chers parents
Je suis arrivé à St Dizier en bonne santé, j’espère que ma lettre vous trouvera ainsi.
Je vais être équipé aujourd’hui et je partirai ce soir ou demain rejoindre mon régiment qui se trouve parti du côté de l’Alsace, je n’en suis encore pas bien sûr mais je le crois, enfin j’ai encore du voyage à faire.
En ce moment je suis pour me mettre à manger dans un café de St Dizier car la gamelle me fait pas envie.
Je termine en vous embrassant tous de tout mon cœur
Votre fils Joseph
le 19 juillet 1916
Ma compagnie est toujours au repos, la vie que nous menons ici est pas trop mauvaise,
Aux armées le 19 / 7 / 16
Biens chers parents
Je vous remercie du colis que j’ai reçu hier soir, je n’ai encore pas toucher l’argent de mon mandat, mais je vais probablement le toucher ce soir ou demain . chers parents les sardines sont très bonnes ainsi que tout ce que vous m’envoyez.
Chers parents je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi. Ma compagnie est toujours au repos, la vie que nous menons ici est pas trop mauvaise, car la nuit on est tranquille et la nourriture n’est pas trop mauvaise et l’on trouve tout ce que l’on veut alors on en profite pendant que l’on est à même, je ne vois rien de plus à vous dire pour le moment aussi je termine en vous embrassant
de tout mon cœur
Joseph
. Je vous envoie la Citation de ma division et de mon régiment.
Le 29 juillet 1916
" vous mettrez une flanelle car j’en ai une qui est complètement pourrie "
Aux armées le 29 / 7 / 16
Biens chers parents
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi. Chers parents je n’ai encore pas reçu le colis que vous m’avez envoyé il y a quelques jours, je ne sais pas lorsque que je vais le toucher enfin j’espère qu’il sera pas perdu. Lorsque vous m’en enverrez un autre vous mettrez une flanelle car j’en ai une qui est complètement pourrie. Chers parents, vous pourrez m’envoyer de l’argent aussi, car je vais me faire photographier demain ça va me coûter 7 ou 8 c. Chers parents sur la carte que j’ai reçu hier vous me dites que vous commencez à couper du blé et qu’il fait très sec. Ici il fait très chaud aussi mais le blé n’est pas mûr.
Je termine en vous embrassant de tout mon cœur.
Joseph Renaud
Aux armées le 6 août 1916
Aux armées le 6 / 8 / 16
Biens chers parents
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi.
Chers parents j’ai reçu le coli que vous m’avez envoyé il n’y a rien de perdu mais le dessus est verri.
Chers parents le temps est toujours sec et je pense que chez nous c’est la même chose, vous me disiez l’autre jour que la moissonneuse marchait bien et que vous auriez bientôt fini si le temps vous le permettait. Je crois que maintenant ça doit s’avancer . je n’ai rien de plus à vous dire pour le moment aussi je termine en vous embrassant de tout mon cœur.
Votre fils Joseph
Aux armées le 1er septembre 1916
" J’y serais sous peu et dans un endroit dans lequel il fait pas bon "
Aux armées le 1er septembre 1916
Cher Auguste,
Sur la lettre de l’autre jour tu me disais que tu avais mal aux dents, j’espère que maintenant tu n’as plus mal et que tu es en bonne santé. Pour moi, cher frère je suis en bonne santé aussi et je ne suis pas encore aux tranchées mais certainement j’y serais sous peu et dans un endroit dans lequel il fait pas bon, enfin cher frère j’ai toujours la même confiance en dieu et sûrement il me gardera.
Cher Auguste tu me dis que si tu avais été pris tu partirais le 3, mais Dieu merci, tu resteras encore pour cette fois et maintenant avant que tu repasses il y aura du changement, tu dois savoir que la Roumanie a déclaré la guerre à l’Autriche, alors que peut-être que cela abrégera la durée de la guerre.
Je termine cher frère en t’embrassant de tout mon cœur.
Joseph
J’oubliais de dire que j’ai reçu le colis
et le mandat que vous m’avez envoyé Merci
Aux armées le 3 septembre 1916
" depuis Verdun j’en avais pas entendu autant "
Aux armées le 3 / 9 / 1916
Biens chers parents
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve de même. Chers parents en ce moment je suis dans un endroit peu éloigné des tranchées on entend le roulement formidable du canon, depuis Verdun j’en avais pas entendu autant, hier nous avons fait une forte étape en autos et maintenant nous sommes pas loin des tranchées et sous peu nous serons peut-être plus près.
Chers parents je n’ai encore pas toucher l’ argent du mandat, si nous avions pas changer je l’ aurais toucher hier mais comme ça je le toucherai pas avant demain et hier j’ai été obliger d’en demander à un camarade car lorsque on change comme ça on est très mal nourri et j’ai été obligé de m’acheter quelques choses pour manger. Enfin chers parents je termine pour aujourd’hui en vous embrassant de tout mon cœur.
Votre fils qui vous aime
Joseph Je suis dans la Somme
Aux armées, le 8 septembre 1916
A sa petite sœur Germaine : 5 ans
et son petit frère Elie : 7 ans
Aujourd’hui c’est la fête de la Ste Vierge vous direz une prière pour moi
Aux armées le 8 / 9 / 16
Chère Germaine et cher Elie
Je vous écrit cette carte en entendant les gros canons du front de la Somme et c’est une bien triste musique, ces cochons de boches ont de grosses marmites mais les français en ont aussi et encore plus.
Aujourd’hui c’est la fête de la Ste Vierge vous direz une prière pour moi pour que les obus et les balles boches me fassent pas de mal et pour que je retourne avec vous, je termine en vous embrassant de tout mon cœur
Votre frère qui vous aime Joseph
Vannes le 20 septembre 1916
Carte de son cousin : Joseph Pérois.
" En trois ou quatre mois on y sera rendu.
Comment ça se passe au front ? "
Vannes le 20 septembre 1916 Cher cousin, Je t’écris cette petite carte pour te passer de mes nouvelles qui sont toujours bonnes et je désire que tu sois de même. Cher cousin je vais te parler un peu de mon sale métier car c’est le plus sale fourbi de la vie. J’en ai marre complètement. Nous avons été vacciné 2 fois dans le dos et on est bien malade et on peut pas remuer son bras et ils nous poussent pas mal fort, maintenant on porte le sac et le fusil et ils nous font pister. On fait beaucoup de gymnastique et on a déjà fait des marches, et hier le lieutenant nous disait qu’on nous attendait là-bas dans la Somme. En 3 ou 4 mois on y sera rendu, mais comment que ça se passe au front ? Mais je m’en fais pas de trop quand même mais ce n’est pas la vie civile loin de là, le beau temps est pas près à revenir pour moi. Je termine car ma carte est pas grande, je te souhaite bonne chance et bon courage et espérons que cette terrible guerre finisse. A bientôt Ton cousin qui t’oublie pas
Pérois Joseph
Aux armées le 2 octobre 1916
" Vous devez savoir que maintenant il faut 4 mois
et que les permissions sont de 7 jours au lieu de 6 "
Aux armées le 2 / 10 / 16
Biens chers parents
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi.
Chers parents sur la carte que j’ai reçu hier vous me dites que mon cousin Aristide Pérois n’a pas encore donné de ses nouvelles, est-ce qu’il y a longtemps qu’il n’a pas écrit, car je ne savais pas qu’il n’écrivait plus. Vous me dites aussi que si je reste quelques jours au repos je pourrais allez en permission mais il y en a encore beaucoup à partir avant moi et il y a pas 4 mois que je suis de retour, vous devez savoir que maintenant il faut 4 mois et que les permissions sont de 7 jours au lieu de 6, enfin si nous restons au repos ça ira peut-être vite mais je crois pas y aller avant 2 mois. Je termine chers parents en vous embrassant tous de tout mon cœur.
Votre fils Joseph
Aux armées le 1er novembre 1916
" je vais passer et me rendre dans un endroit où beaucoup de camarades et de parents dorment leur dernier sommeil, aux tranchées "
Aux armées le 1er / 11 / 16
Biens chers parents
Aujourd’hui grand fête de la Toussaint, j’ai eût le bonheur de pouvoir m’approcher des sacrements et d’assister à la messe ce matin ; ce soir nous montons aux tranchées alors je suis très content d’avoir pu aller à confesse et à la communion.
Chers parents ce soir et demain c’ est la fête des morts, ce soir vous allez au cimetière prier sur les tombes de ceux qui vous étaient chers ; moi je ne puis y aller dans ce beau cimetière de Paulx
mais ce soir, je vais passer et me rendre dans un endroit où beaucoup de camarades et de parents dorment leur dernier sommeil, aux tranchées,
c’est un vaste cimetière que celui-là et chaque jour le nombre de ceux qui repose augmente par centaines, …
Aux armées le 4 novembre 1916
" je suis en première ligne et il y fait pas très bon "
Aux armées le 4 / 11 / 16
Chère Germaine
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte te trouve ainsi.
Chère sœur je suis en première ligne et il y fait pas très bon. Hier dans l’après-midi nous avons suivi un fort bombardement je n’ai pas pu écrire. Ce matin c’est un peu plus calme. Chère Germaine sur la dernière lettre je disais que j’avais reçu le colis avec du beurre mais je n’avais pas regarder et ensuite j’ai vu que c’était du pâté.
Chère Germaine j’espère que tu apprends bien à l’école et que tu pourras bientôt m’écrire une petite carte.
Je termine chère petite sœur en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère Joseph
Aux armées le 12 novembre 1916
Cher Jean
" c’est toujours la même chose, toujours la guerre "
Aux armées le 12 / 11 / 16
Cher frère
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte te trouve ainsi.
Cher Jean, je suis toujours en tranchée, en ce moment il fait beau voilà 3 ou 4 jours qu’il ne tombe pas d’eau en ce moment il fait un beau soleil.
Je n’ai pas grand chose à te raconter pour le moment ici c’est toujours la même chose, toujours la guerre, enfin il faut espérer que la paix viendra bientôt et que je retournerai bientôt avec toi..
Je termine cher frère en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère qui t’aime
Joseph Renaud
Aux armées le 9 décembre 1916
" J’ai vu sur le journal que la classe 18 va passer au conseil de révision "
Aux armées le 9 / 12 / 16
Cher frère
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte te trouve ainsi.
Cher frère, aujourd’hui j’ai vu sur le journal que la classe 18 va passer au conseil de révision à partir du 28 de ce mois jusqu’au 5 mars ; je ne sais pas si vous passerez avec, le journal n’en parle pas.
Cher Pierre vous devez avoir eu beau temps pour ramasser le bois de la gîte car depuis 15 jours que je vous ai quitté il a toujours fait beau, aujourd’hui il tombe un peu d’eau.
Je termine cher Pierre en t’embrassant de tout mon cœur.
Ton frère Joseph
Aux armées le 27 décembre 1916
" Chers parents nous sommes en première ligne "
Aux armées le 27 / 12 / 16
Biens chers parents
Je suis toujours en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi.
Chers parents nous sommes en première ligne et il n’y fait pas chaud et avec ça pour passer la nuit sans dormir c’est long, on dort qu’un peu le jour et encore ce n’est pas facile on peut dormir que 3 ou 4 heures de temps.
Chers parents je vous ai souhaiter la bonne année dès le 25 car j’ai profité que nous étions au repos pour écrire car maintenant je préfère dormir qu‘écrire. Chers parents je puis vous dire que j’ai été à la Messe de minuit et que je me suis approcher des sacrements ; la messe était dans un baraquement car elle n’a pu être dite dans l’église à cause de la lumière
Je termine pour aujourd’hui car la sou
Je vous embrasse de tout mon cœur car la soupe arrive et j’ai froid aux main.
Votre fils Joseph Renaud
Aux armées le 30 décembre 1916
" ... j’étais presque guéri
et durant les 3 nuits que j’ai passé en première ligne j’ai eut froid ... "
Aux armées le 30 / 12 / 16
Biens chers parents
Je suis en bonne santé et je désire que ma carte vous trouve ainsi.
Chers parents je suis encore enrhumé j’étais presque guerri et durant les 3 nuits que j’ai passé en première ligne j’ai eut froid
et maintenant il pleut et nous sommes obligés d’aller en corvées quand même presque jour et nuit, lorsque vous m’enverrez un coli vous mettrez une boite de pastilles Valda, la boîte que j’avais apporter en venant de perm. m’avait fait du bien.
Je termine pour aujourd’hui
en vous embrassant de tout mon cœur
Joseph